Un des Meilleurs Ouvriers de France 2011

Après un marathon de plus de 1000 heures de travail, Sandrine Morilleau, a décroché le titre « Un des meilleurs ouvriers de France » en mosaïque d’art. Son œuvre est la reproduction d’un tableau de Giovanni Boldini représentant Henri Rochefort vers 1882 (visible à Paris au musée d’Orsay – RF 1977-57).

1000 heures de travail et quel parcours !

Car Sandrine n’est pas tombée dans la mosaïque quand elle était petite. Elle se lance dans l’aventure en 2007. Elle quitte le CNRS où elle est ingénieur cartographe pour se former à la mosaïque, se mettre à son compte,et créer son atelier :Mosaï’ Cat. Mais cette scientifique sait qu’elle a encore tout à démontrer et elle se met au travail.

Quelques créations plus tard…, elle se lance dans le défi du concours « un des meilleurs ouvriers de France ».Comme au moment de son changement de carrière, ils sont peu nombreux autour d’elle à y croire ! Pourtant au fil des mois, elle sent le vent de la solidarité tourner en sa faveur, les frères Luc, ferronnier d’art à Guérande lui offre l’encadrement de son tableau, des amis mosaïstes lui offre plus deux kilos de smaltes vénitiens, la famille et les amis lui dégage du temps, en s’occupant de sa petite fille de 2ans…., tous l’encouragent à leur manière. Plus l’échéance approche, plus Sandrine s’accroche à son portrait. Plus ses week-end, ses nuits et ses temps de pause sont courts aussi ! Elle finit sa course au sprint ne lâchant pas ses outils pendant près de 72 heures.

En 2011 et quatre ans après ses débuts, son savoir-faire reconnu par ses pairs. La voici donc avec ce qu’elle considère comme son diplôme le plus important, celui de MOF. Il signe sa maîtrise dans l’art et la technique de la découpe, de la taille, du meulage et de l’assemblage de tesselles en  marbre, nacre ou smaltes vénitiens dont elle s’est fait une spécialité.

Mais Sandrine est bien plus qu’une technicienne. C’est d’abord une passionnée. Passionnée par les matières qu’elle sélectionne avec soin. Passionnée par les couleurs. Les Smaltes de Venise la font vibrer, les ardoises d’Espagne ou du Brésil l’inspirent, le marbre donne de la profondeur à ses tableaux. Comme amoureuse des matières qu’elle va travailler, elle est en quête constante d’un éclat ou d’une marbrure. Amoureuse et sensuelle, chaque tesselle, si petite soit-elle, est l’objet de toute son attention. Chacune est façonnée et sculptée au millimètre pour aller se lover auprès de sa voisine.

L’art de Sandrine Morilleau pourrait se résumer ainsi : elle rend la matière vivante ! Car la technique et le choix des matières ne seraient rien si Sandrine n’avait pas cette créativité, cette sensibilité et cet humour qui signe toutes ses créations personnelles. Elle a su faire de la mosaïque un univers bien à elle. Loin des figures imposées pour le concours de meilleur ouvrier de France, les mosaïques de Sandrine Morilleau explorent le monde animalier avec brio. Les chats, les poules, les manchots empereurs ou les ours polaires, sa ménagerie mérite le détour. Difficile de ne pas craquer pour ses poulettes rockeuses ou ses chats plus malicieux que des vrais !

Pour Sandrine Morilleau, le titre « un des meilleurs ouvriers de France » n’est pas une fin en soi, mais une étape. Son dernier défi a été de passer le diplôme de carreleur en 2013 afin de pouvoir poser elle même ses mosaïques dans les salle de bains et cuisines de ses clients.

Cécile Gadel rédactrice en chef de www.saintnazaire.net